Sur cette hauteur de la région memphite, à la lisière du désert, Néouserrê, sixième souverain de la Ve dynastie égyptienne (vers environ 2400), fit construire un temple solaire.
L'ensemble a été fouillé (1898-1901) par L. Borchardt et H. Schaefer, sous le patronage de von Bissing et de la Deutsche-Orient Gesellschaft.
Le monument, très ruiné, consiste en une vaste enceinte rectangulaire qui entoure une grande cour pavée de 99 x 75 m.
Au fond de cette cour se dresse un socle en forme de pyramide tronquée surmonté d'un obélisque court et trapu, tous deux en pierre calcaire.
Devant ce monument était aménagé un autel constitué par une dalle circulaire encadrée par quatre dalles rectangulaires orientées selon les points cardinaux. C'est là qu'avaient lieu les sacrifices, le culte de Rê (le Soleil), auquel le temple était consacré, se pratiquant en plein air.
Une petite chapelle flanquait le socle de l'obélisque, et des galeries couvertes étaient aménagées contre le mur d'enceinte, bordé sur un côté nord de magasins.
Une chaussée couverte, d'une centaine de mètres, reliait un porche monumental isolé à la porte aménagée dans l'enceinte.
Au sud de l'enceinte, le roc avait été taillé pour servir d'assise à une barque solaire en brique crue, longue d'une trentaine de mètres : c'était la barque Mandjet dans laquelle le Soleil parcourait le ciel, alors que pour son voyage nocturne dans l'autre monde (l'Amentit) il utilisait une autre barque dont les archéologues ont cherché vainement la représentation symbolique, dans les environs de l'enceinte.
Ce type de temple est propre à la Ve dynastie, originaire d'Héhopolis cité du dieu soleil Rê. Les inscriptions mentionnent l'existence de six de ces temples, mais seuls ont été retrouvés celui de Néouserrê et celui d'Ouserkaf, premier roi de la dynastie.
Borchardt amorça quelques fouilles dans le temple d'Ouserkaf au début du XXe siècle, mais elles ne furent reprises sérieusement qu'en 1955-1957 par H. Ricke, pour le compte des Instituts allemand et suisse du Caire. Le monument, plus ruiné encore que celui de Néouserrê est bâti sur le même plan.
On y a recueilli une belle tête sculptée dans le schiste, représentant vraisemblablement Neith, déesse de Sais.