Au cours des derniers siècles du ~ IIIe mil., des bandes d'Indo-Européens venus des rivages septentrionaux de la mer Noire déferlent sur la Grèce et Panatolie.
Parmi eux se trouvait une population qui constitue le noyau et les ancêtres des Hittites historiques.
Il semble que cette population soit passée en Anatolie par les Balkans et le Bosphore plutôt que par le Caucase.
Elle s'est installée entre ~ 2300 et ~ 2000 sur le plateau central anatolien, à l'est du Kizil-Irmak, l'antique Halys.
Le nom de Hittites qu'ils se sont donné par la suite est dérivé de Hatti et Hattites, nom de la population non indo-européenne qui occupait ces régions lors de leur arrivée.
Leur langue, appelée hat-tili, ne nous est connue que par quelques termes conservés dans les inscriptions hittites.
C'est sans doute à ces Hattites (appelés aussi Proto-Hittites par les archéologues) qu'il convient de rapporter les cultures du Bronze ancien d'Acemhôyiik, Alaca Hôyiik, Alis-har, Horoztepe, Kanesh et peut-être Tilmen Hiiyiik.
Il semble que les Hittites aient intégré de nombreux éléments hattites dans leur civilisation, en particulier dans la religion et la métallurgie.
Nous savons très peu de chose des Hittites pendant cette période de formation qui se termine au ~ XVIIe siècle.avec le début de l'ancien royaume hittite.
Grâce aux textes akkadiens et assyriens et surtout aux tablettes hittites cunéiformes découvertes à Hattusa et décryptées à partir de 1917 par le philologue tchèque B.
Hrozny, nous savons que les Hittites, appelaient leur propre langue "nashili", c'est-à-dire la langue de Nésa.
Cette ville de Nésa n'a pas été identifiée.
Certains auteurs pensent qu'elle n'est autre que Kanesh, mais il semble plutôt qu'elle doive être cherchée dans les environs de la Nysse classique, l'actuelle Nirsa, vers le cours moyen du Kizil-Irmak.
Son nom, qu'on a rapproché de ceux de Nisâja en Iran (Médie), de Nesiôtis, à l'est de la Volga et de Nêsis (Sotchi) sur la mer Noire, semble être d'origine hittite et indo-européenne plutôt qu'hattite.
C'est dans cette ville qu'un roi, Anittas, connu par des textes assyriens et hittites d'époque plus tardive, établit sa résidence au ~ XXe siècle.Il était fils de Pitkhanas, roi de Kussara, une ville non encore identifiée.
Il semblerait que ces deux souverains soient les premiers princes hittites historiquement connus.
Cependant, on ignore quel lien les rattache à Labarna qui, selon les annales hittites, est le premier roi de la dynastie fondatrice de l'ancien royaume.
Son fils Hattusil étend l'empire jusqu'en Syrie et le fils adoptif de ce dernier, Mursil, conduit vers ~ 1595 un raid jusqu'à Babylone.
L'ancien royaume se termine vers ~ 1460 sur une période obscure de moins d'un demi-siècle, cette obscurité provenant plutôt d'un manque de documents historiques que d'une décadence ou d'une période d'anarchie.
Vers ~ 1460 monte sur le trône Tudhaliyas II, fondateur de l'empire hittite.
Cet empire s'étend bientôt sur la plus grande partie de l'Anatolie et le nord de la Syrie.
L'expansion hittite est arrêtée après ~ 1300 à la suite du choc des armées des Hittites et de leurs alliés syriens avec l'armée égyptienne de Ramsès II à Qadesh.
Le dernier roi connu est Suppiluliuma II qui monte sur le trône vers ~ 1215.
L'empire disparaît brutalement peu après ~ 1200 à la suite soit des invasions des Pçuples de la Mer, soit de raids de populations montagnardes venues du nord de l'Anatolie qui semblent être responsables de la destruction d'Hattusa, capitale de l'empire.
Ces montagnards, connus par les textes sous le nom de Gasgas, faisaient depuis longtemps peser leur menace sur les régions septentrionales de l'empire.
C'est aussi peut-être à cette époque qu'apparaissent d'autres barbares indo-européens, les Phrygiens, qui ont pu participer à la mise à sac de l'empire.
Les Hittites ne disparaissent cependant pas définitivement de la scène politique.
On les retrouve établis à l'est de l'Asie Mineure et au nord de la Syrie au début du ~ Ier millénaire.
Mêlés aux anciennes populations locales ils ont fondé là de petits royaumes dits "néohittites" ou "syro-hittites" dont les principaux sont ceux de Malatya, Karatepe, Karkémish, Marash, Tell Halaf, Zincirli.
Leur langue, voisine du hittite cunéiforme, s'écrit en signes hiéroglyphiques.
Hittites et Néo-Hittites ont largement emprunté aux populations indigènes parmi lesquelles ils s'étaient installés, mais à partir de ces éléments ils ont créé un art original, puissant et rude.
Les cités étaient ceintes de remparts cyclo-péens pourvus de portes monumentales.
Ils ont introduit dans l'architecture un élément caractéristique, l'orthostate orné de reliefs.
Ils ont particulièrement utilisé le bas-relief sans ignorer pour autant la grande sculpture en ronde-bosse.
Ils ont, dans cette technique, sculpté de préférence des lions massifs, carrés, souvent à peine dégagés du bloc de pierre ayant servi de matériau brut.
Héritiers des anciens Anatoliens, les Hittites ont surtout été de remarquables métallurgistes.
Les richesses minières de l'Asie Mineure en cuivre, plomb, argent, fer et dans une bien moindre mesure étain, leur ont permis de fondre le bronze, de travailler le fer en pleine époque du Bronze.