Sous ce nom, on classe un certain nombre de tribus amérindiennes qui occupaient le nord du Chili et le nord-ouèst de l'Argentine lors de la conquête espagnole.
Les archéologues argentins les appellent parfois Calcha-quis et leur ont attribué, sans doute avec raison, les cultures archéologiques précolombiennes des territoires qu'ils occupaient au moment de la conquête.
Mais en réalité, ces Calchaquis ne sont qu'une tribu du peuple des Diaguites.
L'une des régions les plus importantes où s'est manifestée leur culture est le Tucuman, en Argentine, qui correspond au Tucma des Incas qui semblent avoir temporairement dominé le pays.
Cependant, il redevint indépendant après la destruction de l'empire par Pizarre et les Diaguites conservèrent encore quelque temps leur indépendance, car si le Tucuman fut une première fois attaqué par les Espagnols de Diego de Rojas en 1540, il fallut plus d'un demi-siècle aux Espagnols pour soumettre les Diaguites, dont ils ne se rendirent vraiment maîtres qu'au XVIIe siècle.C'est à partir de 1890 que furent envoyées dans les régions du Tucuman et de Salta des expéditions archéologiques qui ont révélé l'aspect matériel de la civilisation diaguite jusqu'alors connue seulement par les relations des chroniqueurs espagnols.
Ces régions sont particulièrement riches en ruines de constructions faites en pierre sèche et en terre servant de mortier, appelées «pircas», terme qui signifie "mur" en quechua.
La construction en adobe est rare et l'architecture de style mégalithique inca reste inconnue, bien qu'on ne puisse douter des influences de la civilisation inca sur celle des Diaguites.
Les demeures peuvent être circulaires comme à Lapaya, village de la vallée calchaquie, ou rectangulaires comme à Tinti, dans la vallée de Lerma.
Dans ce dernier cas les habitations se composent généralement de deux grandes salles pouvant atteindre l'une 8 X 7 m, l'autre 5 X 9 m, qui s'ouvrent sur une grande cour de 25 X 16 m.
Ces villages comprenaient souvent plus d'un millier de constructions comme Quilmes, place qui résista aux Espagnols jusqu'en 1665.
La plupart de ces villages revêtaient l'aspect de lieux fortifiés, élevés à flancs de collines ou sur des plateaux escarpés.
Éleveurs, les Diaguites avaient domestiqué le lama, le nandou, le dindon des montagnes, le canard et peut-être le pécari et le cochon d'Inde.
Agriculteurs, ils cultivaient avant tout le maïs et pour ce faire il arrivait qu'ils constituassent des terrasses artificielles semblables aux andenes du Pérou.
Ils connaissaient le travail de l'or et ou cuivre et fabriquaient une poterie aux formes variées et en particulier de longues urnes peintes de motifs géométriques et des vases oblongs à larges cols et à fond pointu ; ces vases s'ornent souvent d'esquisses de visages modelées sur le bas du col.
On a également retrouvé des gobelets en bois peint.
La plupart des outils étaient en pierre, les plus caractéristiques étant les haches à gorge circulaire, qui servait à l'emmanchement.
Elles sont taillées et polies dans des roches dures, généralement des quartzites, alors que les petits outils sont en silex ou en obsidienne.
Les urnes servaient souvent à recevoir le corps d'enfants qui ont peut-être été sacrifiés ; cette coutume d'ensevelir les enfants dans des urnes est propre aux Diaguites.
Par ailleurs, les types de sépultures sont très variés.
On en a trouvé en puits circulaires aménagés près des habitations, dans des grottes ou des abris sous roche, dans des chambres souterraines ; l'inhumation directe dans la terre était également commune.
On a retrouvé de véritables cimetières, tel celui de Pampa Grande.
Certaines sépultures sont marquées par de petits tas de cailloux, ou des tumuli en terre, le plus souvent ; elles ne sont pas signalées.
Cette culture s'est développée entre le XIe et le XVIIe s.